Aller, moi aussi je m'y lance, dites moi ce que vous en pensez et comment je pourrais m'améliorer.
Adam Smith, la richesse des nations et la main invisible de l'économie.Qui est Adam Smith? S'il est reconnu pour être le "père des sciences économiques", c'est bien le seul point sur lequel on peut être d'accord.
Sur wikipédia, on peut lire que son oeuvre "la richesse des nations" est "l'un des textes fondateurs du libéralisme économique" (ce qui est vrai, mais à prendre avec des pincettes), ce qui pousse les défenseurs du capitalisme à le citer à tout bout de champs.
Or, paradoxe s'il en est, Adam Smith était ce qu'on peut appelé un "anti-capitaliste" avant l'heure. Il était totalement contre la recherche du profit rapide et surtout, il s'opposait férocement à l'esclavagisme qu'il jugeait non seulement immorale mais également un travail contre-productif.
Vous avez probablement entendu certaines personnes parler (souvent mal) du théorème de la main invisible.
Pour mieux comprendre toute cette histoire et le début de l'économie moderne, il faut comprendre ce qu'est la richesse d'une nation.
Qu'est-ce qu'il fait qu'un pays est plus riche qu'un autre? Une première idée serait qu'un pays, comme une personne, est riche s'il y a plus d'argent que le second.
Voilà d’ailleurs pourquoi Colbert, le ministre des finances de la France en 1665 donna des subvention pour l'exportation (ramener de l'argent dans le pays plutôt que le sortir par l'importation), taxa les importations et réglementa la productivité. Mais voilà, malgré ces mesures, au moment de financer les guerres (en particulier contre les hollandais), les britaniques, 3 fois moins nombreux, collectaient autant d'argent.
Cela parrait logique, l'argent n'a une utilité que lorsqu'il est dépensé. Avoir de l'argent est une chose, mais s'il reste dans les mêmes mains, alors ça ne sert à rien.
C'est pourquoi les Physiocrates, adhérant d'une école de pensée lancée par François Quesnay, ont donc amenée une autre idée :
La richesse ne dépend pas de la quantité d'argent que possède le pays, mais de la circulation de cet argent.
+Si un pays possède 10000 milliard de dollars, mais répartis chez 1% de la population qui ne les dépenses qu'entre eux, alors il n'y a que très peu de production et d'évolution du pays.
+En revanche, si un pays possède 100 fois moins de dollars, mais que cet argent est dépensé et circule chez 100% de la population, alors chacun produit et le pays s'enrichie vite.
L'idée est donc de ne surtout pas freiner cette circulation d'argent par des lois modulant la circulation de la richesse. Nous assistons donc à la naissance de ce que Marx appellera plus tard l'économie capitaliste.
C'est ainsi qu'en 1776, un philosophe écossais tenta d'expliquer le capitalisme dans son oeuvre "Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations".
(Vous pouvez le lire ici)
Cet ouvrage se divise en 5 parties. Je ne raconterais pas tout ici, seulement un résumé de ce que j'estime être le plus important.
En premier lieu, Smith parle de la division du travail. Un principe très important qui oblige à comprendre que si vous achetez du pain chez le boulanger, ce n'est pas que lui qui est derrière ça. Il a fallu avant tout planter du blé, cultiver la terre et couper et ramasser le blé. Mais pour le couper, il faut un outils, et ce n'est pas le paysan qui fabrique la faux pour faucher le blé.
De plus pour fabriquer la faux, il faut du bois et du métal, qui ne sont pas produit par le forgeron, mais par un bucheron et un mineur. Ces derniers ont également eu beoin d'autres personnes pour repérer la mine de fer, fabriquer la pioche, la hache, planter les arbrespour le bois, etc...
Vous vous rendez donc compte que déjà, seulement pour ramasser le blé, il faut déjà une multitude de personne. Et ce n'est pas parce qu'on a le blé qu'on a le pain. Pour ouvrir une boulangerie, il faut également plusieurs étapes qui demande pour chacune d'elle une multitude de personne.
Autrement dit, vous, tout seul, ne pouvez pas ouvrir une boulangerie en faisant vous même toutes les étapes. Il vous faudra forcément acheter à un moment le travail de quelqu'un d'autre.
Mais voilà, si vous ouvrez votre boulangerie, vous ne trouverez personne qui vous fournira ce travail dont vous avez besoin gratuitement. L'agriculteur ne va pas couper le blé juste pour que vous puissiez ouvrir votre boulangerie. Il le fera parce qu'il a à y gagner.
Nous ne devons donc pas compter sur l'altruisme des autres, mais sur leur égoïsme.
Voilà la notion la plus importante qu'on peut probablement trouver dans cet ouvrage.
Bien évidemment, si l'agriculteur agit de façon égoïste, il a intérêt à vendre son blé très cher. Mais s'il le vend trop cher, une autre personne proposera le même produit moins cher pour récupérer les clients. Au final, la concurence permet de rééquilibrer des prix fixés de façon égoïste. (Cette notion est, quant à elle, très importante pour comprendre l'avenir, le Marxisme, la publicité, le danger des monopoles, etc ... des sujets dont j'espère pouvoir parler plus tard).
Au final, grace à la concurrence, les produits sont vendu aux prix les plus justes.
On arrive donc à la fameuse main invisible d'Adam Smith. Il ne fait référence à cette main invisible qu'une unique fois dans cet ouvrage, partie 4 chapitre 2 :
- Citation :
Le revenu annuel de toute société est toujours précisément égal à la valeur échangeable de tout le produit annuel de son industrie, ou plutôt c’est précisément la même chose que cette valeur échangeable. Par conséquent, puisque chaque individu tâche, le plus qu’il peut, 1° d’employer son capital à faire valoir l’industrie nationale, et 2° de diriger cette industrie de manière à lui faire produire la plus grande valeur possible, chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi grand que possible le revenu annuel de la société. À la vérité, son intention, en général, n’est pas en cela de servir l’intérêt public, et il ne sait même pas jusqu’à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l’industrie nationale à celui de l’industrie étrangère, il ne pense qu’à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions ; et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler. Je n’ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n’est pas très commune parmi les marchands, et qu’il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir.
Si on lit trop vite, on peut considérer qu'Adam Smith défend là l'idée de laisser l'économie en dehors de la politique et laiser chacun agir comme il le souhaite.
C'est bien là une grosse erreur!En réalité, Smith voulait ici dire qu'il fallait que notre système soit basé sur la liberté de chaque individu à être égoïste.
Pour Smith, un gouvernement (et non pas LE gouvernement), est indispensable pour plusieurs raisons :
+L'état doit investir dans les "externalités", c'est à dire les biens communs que personne n'achèterait soit même (pour prendre un exemple contemporain, qui financerait les routes et achêterait les réverbères? Qui financerait l'armée pour protéger le pays? ...)
+L'état doit plafonner le taux d'intérêt, pour éviter l'investissement à risque rendu attractif par un fort taux d'intérêt.
+L'état doit limiter les profits, pour éviter que les capitalistes, suivant leur propre intérêt à court terme, baisse les salaires pour augmenter les profits (mais ça j'y reviendrais si je vous parle un jour de théorie des jeux).
+L'état doit faire respecter des règles justes et communes pour maintenir le système où chacun est libre d'être égoïste (et non pas seulement les capitalistes). En particulier, Smith voulait qu'il n'y ai plus d'esclave. L'esclave coûte cher car il faut l'entretenir alors qu'il ne travail pas pour lui, donc fait du plus mauvais travail et ne participe pas à la consommation.
Si Smith ne faisait pas confiance au gouvernement, c'est parce qu'il savait que ce dernier se laissait dicter ses lois par les capitalistes, qui en particulier s'arrangeait pour que leurs prduits se vendent mieux que ceux de leurs concurrents et s'arrangeait pour se mettre d'accord sur les prix et détruire la concurrence.
Au final, Adam Smith, bien que cité par de nombreux capitalistes était en réalité un anti-capitaliste. D'ailleurs, comme on trouve sur la page wikipedia de son ovrage :
- Citation :
Parmi les plus ardents promoteurs de Smith figurent ceux envers qui il appelait à la plus grande méfiance : les marchands et capitalistes. Selon Thomas Sowell, personne n’a formulé de dénonciations plus cinglantes que Smith à leur sujet, pas même Karl Marx. Smith lui-même ne favorise aucune classe dans la Richesse des nations, mais il y éprouve certainement une grande sympathie pour les pauvres et les consommateurs. Son message de foi dans les principes du marché se trouve détourné en une apologie du laissez-faire (Smith lui-même n’utilise jamais ce terme) et une hostilité dogmatique à toute intervention publique dans le but de promouvoir le bien-être général. Smith est bien sûr opposé au principe d’une manipulation étatique dans le mécanisme du marché (opposition à laquelle il admet des exceptions), mais n’est jamais confronté de son vivant au problème de l’État-providence, et de son effet net sur ce mécanisme : l’idée que l’action publique puisse dépasser les Poor Laws et que le prolétariat puisse avoir une voix dans les délibérations publiques est encore absurde pour son époque.
En résumé :+Smith dit que nous devons avoir un modèle basé sur l'égoïsme de chacun.
+Smith dit que l'égoïsme, la division du travail et la concurrence parfaite permet de vendre les meilleurs produits au meilleur prix.
+Smith nous dit de nous méfier des capitalistes qui chercheront à manipuler le marcher pour se faire plus de profit à court terme, au détriment de la société.